Interview d’un photographe nature: Patrick Neveu
Retour

Un diaporama des photos de l'exposition

Quel matériel utilises-tu ?
L’appareil photo que j’utilise est un appareil numérique à objectifs interchangeables.
Pour les insectes, j’utilise un objectif qui me permet de m’approcher très près en grossissant l’image 5 fois environ. C’est de la photographie rapprochée ou macrophotographie.
J’utilise souvent le flash équipé d’un réflecteur qui permet de compenser le manque de lumière solaire en diffusant une lumière douce, pour mettre en valeur le sujet photographié.
J’utilise également un pied qui immobilise l’appareil, pour éviter d’avoir des photos floues à cause des tremblements qui nous agitent lorsqu’on tient le matériel à mains levées.
Pour les oiseaux, je me sers d’un télézoom qui permet de grossir l’image 6 à 12 fois. Il est équipé d’un auto focus qui fait rapidement la mise au point (1/10ème de seconde environ), c’est-à-dire qu’il calcule la distance entre l’appareil et l’oiseau.

Combien mesure ton appareil avec les objectifs ?
L’ensemble pour la photo d’insecte mesure 31 centimètres.
L’ensemble pour la photo d’oiseau mesure 52 centimètres.

Comment fais-tu pour photographier ?
Les insectes sont des animaux dont l’organisme se refroidit et se réchauffe en fonction de la température ambiante. Ils n’ont pas de régulateur thermique comme nous qui maintient la température de notre corps à 37°6 environ. C’est pourquoi j’essaie de les photographier lorsqu’ils sont encore engourdis par la fraîcheur matinale et qu’ils ne sont alors pas trop remuants !
Certains insectes essaient de se fondre dans leur environnement pour passer inaperçus, comme la mante religieuse par exemple. La difficulté consiste alors à les repérer, ce qui demande de l’habitude, de l’attention et … de la persévérance !
Pour les papillons, j’essaie de choisir les jours où il fait frais avec un ciel couvert avec éclaircies. Lorsque le soleil est masqué, les papillons refroidissent et doivent se poser pour se réchauffer ; dès que le soleil réapparaît, leurs ailes grandes ouvertes fonctionnent comme des panneaux solaires. Le photographe doit alors faire vite sous peine de voir l’insecte s’envoler !
L’affût fixe est un bon moyen de photographier les oiseaux à condition de bien connaître leurs habitudes, ou de les attirer près des mangeoires, en hiver notamment.
Là encore, comme pour les insectes, il faut éviter tout mouvement brusque de l’objectif et attendre que l’oiseau, qui vient d’arriver près de l’affût, soit complètement rassuré avant de prendre des photos. Une fois, un martin-pêcheur, oiseau peu craintif, est venu se percher sur un piquet à environ 1 mètre de l’affût : trop près pour que je puisse le photographier avec mon gros téléobjectif ! Il a fallu que j’attende qu’il veuille bien se déplacer sur une branche située à 7 ou 8 mètres !
Il existe aussi des affûts flottants qui permettent d’approcher plus facilement les oiseaux d’eau. Ils ont tendance à ne pas trop se méfier de ce « gros bouchon » ! Je suis en train d’en fabriquer un en ce moment.
Une autre technique consiste à utiliser la voiture comme affût. Les oiseaux se méfient moins d’un véhicule que d’une silhouette humaine. Il faut s’approcher tout doucement, visage masqué par une sorte de cagoule et éviter tout geste brusque. J’ai photographié ainsi alouettes des champs, bruants proyers, mouettes rieuses, traquets tariers, courlis, faisans, hérons garde-bœuf, râles des genêts, barges à queue noire, rousserolles effarvattes.

Quand photographies-tu ?
On peut photographier les oiseaux tout au long de l’année. Moi, j’ai photographié « mes » oiseaux de la fin de l’automne jusqu’à la fin du printemps.
Les insectes sont absents en hiver. Je les photographie essentiellement de mai jusqu’en octobre.

Que fais-tu de tes photos ?
J’envoie la plupart de mes photos à des agences spécialisées, qui se chargent de contacter des éditeurs pour qu’ils en publient dans leurs revues ou leurs livres. Je touche alors des droits d’auteur, c’est-à-dire une somme d’argent, pour chacune de mes photos publiées.
Je prête également des photos à des associations de protection de la nature. Je participe à des expositions, des concours photos ou des salons de la photo nature.

Quel est l’oiseau et l’insecte que tu préfères ?
Question difficile car je n’ai pas vraiment de préférence. Mon plaisir est de constater que nous sommes entourés, souvent sans le savoir, par une foule d’animaux différents par les formes, les couleurs, les modes de vie. J’ai un faible pour le martin-pêcheur à cause ses couleurs, mais aussi pour ses prouesses physiques : il est capable de s’immerger complètement dans l’eau pour capturer des petits poissons.
Chez les insectes, la mante religieuse me fascine par son mimétisme (sa façon de passer inaperçue) et l’élégance de ses formes.

Depuis quand photographies-tu les oiseaux et les insectes?
Je pratique cette activité depuis plus de 25 ans …. et j’espère continuer encore pas mal d’années !

Quels sont tes projets ?
Je vais installer un affût et des mangeoires dans un verger. J’espère ainsi pouvoir photographier de nouvelles espèces.
Je fabrique actuellement un affût flottant, bien utile pour approcher les oiseaux aquatiques.
Je photographie aussi les mammifères comme le chevreuil, le ragondin, le lièvre, l’écureuil, et j’espère réaliser un jour une exposition sur ces animaux à quatre pattes.

Classe de Frédéric Mathy
Ecole de Boz 01190

 

Haut de page